SKY APPOLLO XS

Pilote : Arnaud

Appollo  XS Sky Paragliders

EN B

Les caractéristiques de la voile : http://para2000.org/wings/index.html

 

Carnet de vol :
6H, 10 vols,
Col de La Forclaz (74)
Saint Sandoux, Puy de Dôme (63)
Terrasson, Monceaux sur Dordogne et les Monédières (19)

Voici à toute fin utile mes impressions.
Sur les décos, l’esthétique a été très appréciée des pilotes. Les couleurs sont éclatantes. C’est tout de même appréciable d’avoir une aile jolie qu’on a envie d’aller promener.
Le suspentage fin gainé est un bon compromis facilité de mise en œuvre/traînée. Même si les petits poids volants pourraient avoir des diamètres encore + fins, de toute façon les fabricants n’en produisent pas et cela pénaliserait la pré-vol.
Le poste de pilotage est correct mais il y a + soigné sur d’autres ailes (aimants puissants, poignées néoprène, boules de pilotage aux C).

  • Au sol :

L’écopage est excellent. Bien sous tout rapport. Ni lent ni rapide. Progressif et sans lourdeur.
La compacité de l’Appollo fait qu’elle monte d’un bloc. Par vent faible, c’est mieux que les ailes + allongées où les stabilos sont à la traîne. Dans le vent, elle reste bien en place au sol jusqu’à ce qu’on commande la levée.

Je ne lui ai trouvé peu de velléités de dépassement à son arrivée au-dessus de la tête.
Seul micro-faiblesse, l’aile ne se recentre pas aussi bien que des modèles comme l’Alpina 2 (une référence au gonflage), la Volt SL ou la Mentor 4 Light. Elle fait à peu près jeu égal avec l’Artik 4 et la Diamir. Du coup, je pense que cela tient au grammage des tissus et poids des voiles. Cet axe est un avantage quand les décos ne sont pas orientés pil-poil, pour faciliter le recentrage. Mais c'est aussi un point fort des ailes + allongées et/ou + légères que de bien gonfler en bord de fenêtre.

  • Pilotage :

Les commandes ont de la consistance (on a toujours un point de contact) sans pour autant être dures (et d’ailleurs on n’a pas non plus de sensations dissuasives en basses vitesses : méfiance).
Mais je préférerais pouvoir piloter sur le début plutôt que sur l’intermédiaire du débattement. Ceci dit, l’avantage est de limiter les risques de sur-pilotage et d’offrir peut-être un meilleur dosage des manœuvres. Cela répond aussi au cahier des charges (pilotes dégourdis évoluant vers une pratique assidue).
Cohésion de l’aile. Je n’ai pas eu de fermetures. Tout juste un début d’assymétrique sur le quart d’aile gauche. Mais finalement elle a ré-ouvert avant d’avoir complètement fermée. Du coup je ne saurais pas dire si c’est l’action de pilotage ou une qualité de l’aile. Le sharknose (pardon : le « LEO ») n’est pas aussi rigide et profond que sur les EN-C, du coup les fermetures sont moins vives et massives.
Pour continuer sur le bord d’attaque, il est de belle finition avec ce mélange de joncs et mylars. L’entrecroisement est modéré mais le recul des « A » bien visible. Pourtant l’Apollo communique pas mal par demi-aile. Je n’ai pas ressenti tout l’effet « monobloc » des bords d’attaque structurés. En la matière c’est vrai que la différence est notable avec l’Artik 4 qui a cette capacité à « sauter dans le thermique » que je n’ai d’ailleurs retrouvé sur aucune autre aile à ce point.
En fait, l’Appollo me rappelle la Golden et la Diamir qui transmettent l’information par demie-aile là où l’effet poutre des Mentor 4 ou Alpina 2, filtrent un peu plus.
L’Appollo est donc finalement plutôt communicante sans pour autant être + sensible aux incidents. J’ai d’ailleurs eu une bonne sérénité sous cette aile qui m’a permis de prolonger des vols et d’aller taquiner des secteurs aérologiques + espiègles.

  • Axes :

Le roulis est modéré. + que sur la Mentor 4 et la Jedi 2 (pour comparer les mêmes catégories). Pour visser sur la tranche, il faudra donc tirer bas la commande et brider le bord de fuite. Mais dans les petites tailles on a déjà un excellent radius pour tourner court.
Du coup, l’aile vire très bien à plat et j’ai beaucoup aimé ce virage que je ne retrouve pas si souvent. Avec un couple et coordination sellette/commande, les sensations de glisse sont très agréables. La meilleure sensation de glisse s'obtient en décorrélant d'un laps de temps supplémentaire la sellette et la commande.
Bon ressenti également sur le tangage. Il y en a tout de même afin de pouvoir s’amuser et piloter, mais sans rentrer dans des incidences trop marquées. D’ailleurs pas mal de collègues ont choisi des Atis comme « ailes à tout faire » car très ludiques, pour du vol de site, des figures ou de la pente à waggas.
J’ai beaucoup aimé l’équilibre rouli/tangage, par exemple sur des conduites dans la ressource comme sur des sorties chandelles ou pour des entrées en virage dynamique. C’est également très efficace pour les reposes sur décos un peu exigus et/ou ventés lorsqu’on se fait « remonter » en phase d’approche. L’Appollo permet de bien casser la vitesse et dégrader sans pour autant arriver « sur la tranche » trop près du sol.

  • Vitesse :

C’est le facteur clé pour les petits poids. Pour satisfaire aux homologations, nos charges alaire sont beaucoup + faibles. Outre la solidité de l’aile qui peut en être affectée, on est aussi beaucoup moins rapide. Bras hauts, j’ai trouvé l’Appollo tout à fait convenable. Combinée à un taux de chute (à mon avis) excellent, l’aile affiche des performances de finesse « haut de panier ». En air calme en tout cas. Dans le "petit", elle marche bien.

L’Appollo répond à son cahier des charge de B+.

  • Rapide bilan :

J’ai aimé :
Une aile ludique et équilibrée en tangage et roulis qui restitue des sensations agréables
Une aile facile « près du sol » (gonflages, reposes).


J’aurais aimé :
En l’air, un effet poutre et monobloc un peu + marqué, notamment au ressenti de la masse d’air
Des élévateurs un peu + travaillés

Je ne fais pas rentrer en considération :
Le recentrage désaxé au déco (car par rapport à mes points de comparaison, je pense que cela tient + au poids des ailes)
La vitesse, y compris, accélérée car cela relèverait + d’aile de cross de catégorie supérieure.

Conclusion :
Une B+ qui rempli son cahier des charges, un bon couteau suisse pour pilote régulier et débrouillé : vols de sites, aile ludique pour s'amuser, envisager quelques cross loisirs.
Pour une pratique + poussée du vol de distance où il faudra du rendement, y compris hors Massifs, mieux vaudra se tourner vers des ailes dédiées à cet pratique.

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Vincent (samedi, 04 juin 2016 10:09)

    J'ai trop vite lu ou bien il n'y a pas d'indication de ton ptv ?
    Une idée de la sellette utilisée et de ses réglages ?
    Question vitesse, c'est idem que ce à quoi tu es habitué ? Tu as pu comparer à côté d'autres ailes aux tailles plus grandes ?

    Bonne continuation,
    Vincent.