GIN Sprint 3 XXS

Pilote : Arnaud

Essai Gin Sprint 3 XXS (21m2) PTV 55/75

caractéristique de la voile : http://gingliders.com/parapente/sprint-3/

 

Sellette cocon Karpofly Fantom Extralight customisé avec planchette

PTV 65 kg

Site : Puy de Dôme, Saint Sandoux

Conditions météo : caniculaire, orageuse, ciel de traine. Dynamique, thermodynamique, vent météo.

4h de vol avec la belle.

 

Remerciement Sincère à Gin et Jacques de Loz'air pour la livraison rapide.

 - Conception :

Par expérience les produits Gin sont toujours très bien finis. Cela se confirme.

Le tissu employé est du Porcher, c’est flatteur pour la France alors que le Dominico Tex est coréen. Porcher semble avoir assoupli son enduction. Le tissu est moins rigide et craquant que par le passé.

Suspentage fin gainé sauf en haut.

Poids : 3,7 kg (cest moins qu’annonçait par le fabricant) et une compacité appréciable

Le « Profil EPT » (« sharknose » chez Gin, que j’utiliserait par commodité de langage) emploie des joncs très rigides. Mais le profil n’est pas + marqué que cela. Les A ne sont pas trop reculés, les entrées d’air pas trop inclinées vers le bas, les joncs sont assez courts.

 

Esthétique : La Sprint ne m’a pas fait scintiller les yeux comme l’Appolo ou la Nyos. Le dessin et les couleurs sont l’affaire de chacun.

Tiens, contrairement au discours sur le site, il me semble que les pattes de freins font quelques faux plis au bord de fuite comme sur la Mentor 4, là où l’usage danneaux de coulissement auraient pu l’éviter. Mais pas facile à voir à 6m et quelques de cône de suspentage. Et on ne peut s’empêcher de penser à de la trainée et une perte d’efficacité.

 

- Au sol 

Allez on commence de suite par son point fort. L’aile reste bien en place dans la brise. Pas de velléité à pourrir la préparation du pilote. La levée est exemplaire. Pas d’accélération surprise, pas de paresse, pas de tendance à arracher. On arrive déjà déjà serein au déco, c’est important pour le vol ensuite. La Sprint se promène facilement d’un bord de fenêtre à l’autre. L’effet girouette fait qu’elle se recentre très bien. Avant même de voler l’aile montre un réel équilibre entre roulis et lacet. La tempo modérée laisse présager une aile amortie en tangage. Après coup en y repensant, la conception assez souple de la voute doit être bénéfique. L’aile commence à écoper par le milieu, accompagnée des stabilos.

 

Course : la prise en charge est classique.

 

En l’air :

J’ai pu voler à côté des précédentes moutures de la Sprint, les Evo. Clairement, la Sprint 3 pénètre mieux le thermique, pas de cabré en entrée. Je vole aussi vite que les Evo en haut de fourchette et dégrade moins.

L’aile est relativement amortie en tangage. Pourtant elle ne butte pas en entrée d’ascendance et en même temps, elle n’abat pas en sortie.

Elle est moins vive que l’Apollo ou la Mentor 4 light mais + que la Nyos.

La voute n’est pas hyper-rigide mais elle a un comportement monobloc. L’envergure communique uniformément (pas par demi-aile) mais les infos sont écrêtées et différées. Pour imager, on n’a pas une barre en fer mais une poutre en bois, un peu + flexible. Pour un peu on ressentirait presque une légère tendance à vouloir jouer de l’accordéon. A défaut de se précipiter en direction du thermique, l’aile suggère sa position. Elle ne s’oriente pas franchement vers lui mais évite de se faire éjecter par roulis inversé, en amorçant la direction à prendre qu’il faut compléter par du pilotage.

 

Sensations inattendues donc puisque je pensais trouver une rigidité + marquée. Et pourtant l’aile fait le boulot. Pas de fermeture à déplorer malgré des conditions merdico-dynamiques (vent + thermiques en période de canicule). Clairement, l’aile filtre, au point que j’ai beaucoup volais bras hauts sans même la tenir ou être au contact.

D’ailleurs, regret : pas de dispositifs de pilotage aux C. Les élévateurs sont longs et on est à bout de bras pour reprendre les C entre les maillons et la sangle de liaison avec les B. Pas confortable. Dommage, car lorsqu’on essaye on voit nettement l’action sur le profil.

Bon je suppose qu’il doit y avoir moyen de bricoler quelque chose (des boules, barres ou poignées). Ça tombe bien, puisqu’on a 100 gramme de rab’ sur le poids annoncé de l’aile.

Puisqu’on est sur l’axe « vol droit ». A noter que les suspentes stabilo B sont sur un maillon indépendant, monté sur la sangle qui relie la branche des A de et celle des B ? Cela lui permet de coulisser. Du coup, en poussant le barreau, le profil de l’aile s’aplatit et est moins vouté.

Et puisqu’on est accéléré, et bien dis-donc ça va vite ! Comme l’Artik 4. Mais en fait, il y a une astuce ! Le 1er barreau modifie beaucoup le profil en piqué (il ravale beaucoup de drisse) et le 2ème très peu. Bah, pourquoi pas, tant qu’on ne tombe pas du ciel (au sens figuré). Je n’ai pas de valeur mais je dirais qu’on est dans la moyenne supérieure de la gamme en taux de chute. Ou taux de montée d’ailleurs.

 

De toute façon, petit poids volant, ce qui m’intéresse c’est la vitesse. En jouant avec les directions de vent et le GPS, les additions et les soustractions, j’arrive à un 38 KM/H et quelques en milieu de fourchette et en cocon. Plutôt satisfaisant.

 

Virage :

Un très bon point. Mise en virage immédiate. Elle est volontaire et je n’ai pas l’impression que le roulis soit très prononcé (moins que la Mentor4). C’est très appréciable pour les reposes au déco afin d’éviter d’arriver sur la tranche trop prêt du sol. Le virage se cadence un peu moins bien que l’Apollo (ma référence en la matière). Une fois inscrite en courbe, la sensation de glisse est grisante. Vous êtes sur des skis en train de planter les carres et pas en train de déraper. Anticipé à la sellette, la mise en virage promet de faire l’intérieure dans le thermique. Ça tourne, rapidement, serré et propre. Du coup, pas besoin de tirer trop pour monter les wings, ils s’entretiendront, voir même s’amplifieront très bien avec les appuis du popotin.

 

En 3-6, l’amortissement du tangage permet de ne pas rentrer plein pot sur l’abatée et ne pas faire une chandelle de type « cierge Pascal à la messe de Pacques » sur le contre de sortie.

 

Pilotage : Les commandes sont douces du début à la fin. Elles ne sont pas très dissuasives à l’approche des basses vitesses. Le pilotage se fait dès les 1ers centimètres pas besoin d’enfoncer les commandes. C’est d’ailleurs à mon sens un avantage sur les décos alimentés.

 

 

 

J'ai aimé :

Le Virage

Le comportement au sol

Les poids et volume

 

J'aurai aimé :

Un bord d’attaque et peu + rigide et une aile + communicante quitte à perdre en confort

Un supplément d’intuitivité en prospection d’ascendances, puis en guidage et centrage de thermique, afin de trouver les meilleurs caps. En la matière, je crois moins dans le rôle du sharknose que dans le travail sur le profil (pression, cloisonnement, bandes de renforts).

Un dispositif de pilotage aux C

Des commandes à peine plus consistantes (c’est vraiment pour chercher la petite bête)

 

Conclusion :

Aile très équilibrée. Elle n’a pas le meilleur virage (Apollo), la meilleure vitesse (Nyos), la voute la + rigide (Mentor4), mais elle est toujours bien placée. Je la vois bien dans le Massif Central ou on va parfois chercher les décos à pied en dehors des sites conventionnés/aseptisés et où il faut composer souvent avec le vent météo. Mais aussi dans les Alpes pour faire de grands tours de bocal à parfois se faire taper par des thermiques costauds.

 

 

La Sprint pourra tout à fait emmener le pilote qui choisi une fois de temps en temps d’aller se promener. Il ira juste un peu moins loin que les cadors. De toute façon, quand les conditions sont là, c’est pour tout le monde.

 

Gin a montré son savoir faire à produire des ailes sures avec la Carrera qui a défrayé la chronique. Le fabricant ne sort pas tout l’arsenal technologique sur la Sprint pour peut-être ne pas ombrager sa prochaine aile de cross. En revanche y a t il encore de la place pour une B classique tant la Sprint est accessible. Heum’ oui peut-être tout de même, en raison du virage dynamique de la Sprint et de sa douceur aux commandes qui pourraient être un piège au sur-pilotage vu que le débattement est tout de même + faible que sur les EN-A ou EN-B classiques.

Bon vols à tous

Accrobat-Rider

 

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